12 juillet 2009

Science 2.0

Ceux qui sont pour vous diront que la science collaborative, supportée par les technologies du web 2.0, permettent à la science de progresser plus rapidement. Ceux qui sont contre vous diront qu'il existe un risque de se faire voler des idées qui autrement mèneraient à un papier ou à un brevet. Pourquoi mettre en ligne des données préliminaires qui, exploitées par un collègue, lui permettront d'écrire un article avant vous?

La science 2.0 propose une collaboration accrue des scientifiques en utilisant le web comme outil de communication. Les scientifiques publient leurs nouvelles découvertes à un état embryonnaire pour permettre une interaction rapide avec leurs collègues. Ils peuvent donc recevoir une rétroaction rapide de ceux-ci. Comme on dit dans la communauté Linux : « Release early, release often ». Les articles et protocoles sont écrits en collaboration avec de nombreux scientifiques à travers le monde grâce à des wikis. La contribution de chacun est étampée via cette technologie. Des données brutes sont publiées et mises à la disposition de tous dans des bases de données. Bref, une communauté travaille ensemble et a beaucoup à gagner.

Image par Yashton

La science 2.0 est peut-être une utopie qui ne considère pas la nature de l'homme et son environnement. Soumis aux pressions du métier, certains scientifiques faussent des données, volent des résultats, trichent, omettent. Pouvons-nous espérer qu'une communauté imparfaite abatte les murs qui assurent la protection individuelle (ne sommes-nous pas tous égocentriques?) au profit d'une efficacité accrue, mais théorique? Tel le communisme, la science 2.0 est basée sur des idéaux séduisants. Seront-ils suffisants pour pousser la communauté scientifique à dépasser de larges obstacles et de vicieuses tentations?

Malgré les limites, de nouveaux systèmes très prometteurs apparaissent : pensons à la revue en ligne PLoS ONE ou à l'initiative OpenWetWare. Le train est en marche, mais y a-t-il un pont pour traverser le canyon?

Publié par : Frédéric Couet

3 commentaires:

  1. sur le sujet, voir l'article que j'ai écrit avec gabriel gallezot sur archivesic

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  2. Parles-tu simplement de l'accès libre aux «working papers/cahiers de recherche»? Peut-être que c parce qu'on n'est pas dans le même domaine, mais en ce qui me concerne... tant mieux si tu te fais piquer ton idée! Le voleur peut prouver les trucs qui tu aurais anyway d'abord dû prouver pour avoir le «droit» de tirer des conclusions «fortes». Donc le voleur te permet de continuer à explorer ton sujet sans trop t'enfarger dans les fleurs du tapis! Mais bon... ça doit être différent dans ton domaine?

    En tout cas, ça l'air bien ton truc. T'en parles avec un enthousiasme qui donne l'impression que la science 2.0. est comme la franc-maçonnerie moderne! Bon, bonne journée et beau billet!

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