22 août 2012

La dette

Pendant le débat des chefs, Françoise David a mentionné avec justesse que la dette, ce n'est pas seulement une dette d'argent, mais aussi une dette environnementale. Jean Charest a mentionné - aussi avec justesse - que c'est aussi une dette d'infrastructures mal entretenues. Moi, je me suis dit, c'est une dette de société.

Si l'on veut que la société progresse positivement, alors on conçoit que certaines de nos décisions favorisent une société meilleure. Certaines de nos décisions nuisent à cette société. Indirectement, chaque individu vivant dans cette société meilleure sera avantagé et progressera avec elle. On peut donc laisser à nos enfants une société pleine de faille, vouée à progresser dans de mauvaises directions (une dette!) ou une meilleure société.

Déjà Ivan Krastev, dans son allocution sur la démocratie, a observé plusieurs changements au cours des dernières années qui ont favorisé une culture plus individualiste et un affaiblissement de la cohésion sociale. Pour moi, c'est un pas dans la mauvaise direction. Pas que l'individualisme n'a pas ses vertus ou ne peut pas donner une société viable, mais, à mon avis, ce n'est pas la route la plus efficace. Il y a un monde entre les intérêts individuels et ceux de la collectivité. À long terme, réfléchir en terme de coût social donne une meilleure vie à tous. Je ne crois pas du tout au « dollar voting ». Pour moi, c'est un allez simple vers des décisions stupides.

Joshua Becker nous rappelle que nous bâtissons un monde de consommation, un monde matérialiste où l'on accepte la publicité ciblée sur des jeunes et les dettes ahurissantes. Il nous appel à encourager l'idéalisme, à rêver à plus grandiose qu'une auto « cool ».

Bref, j'ai peur que la plus grande dette que nous puissions léguer à nos enfants soit celle d'un monde où on a laissé se propager le message qu'il faut moins d'intervention de l'état, que la démocratie ne fonctionne pas, que l’apothéose de l'existence consiste à avoir deux belles maisons, deux belles autos et deux écrans plats (un en haut et un en bas).

Je terminerai une autre fois...

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